
Intégrer la Gen-AI dans les directions juridiques : Harvey, l’assistant personnel des juristes.
Dans un monde où l’intelligence artificielle (IA) est en train de transformer de nombreux secteurs, la profession juridique n’échappe pas à cette révolution technologique. Lors d’une conférence donnée par Olivier Chaduteau de PwC Legal Business Solutions et Jackie Karmel, EMEA Sales Director de Harvey, les intervenants ont dévoilé comment l’IA générative, portée par la plateforme Harvey, s’impose comme un véritable assistant personnel pour les juristes.
Harvey : L’IA générative au service du secteur juridique
Lancé récemment en Europe sur la plateforme Microsoft Azure, Harvey se distingue par sa capacité à répondre spécifiquement aux besoins des professionnels du droit. Ce partenariat stratégique entre Harvey et Microsoft repose sur l’infrastructure sécurisée et fiable d’Azure, qui offre à la fois une capacité de stockage évolutive et des garanties renforcées en matière de protection des données.
Une plateforme dédiée aux juristes
Contrairement à d’autres solutions d’IA générative comme ChatGPT, qui sont de nature générale, Harvey a été conçu pour s’adapter aux exigences uniques des juristes. C’est une plateforme spécifiquement entraînée pour comprendre le jargon juridique et pour exécuter des tâches qui, jusqu’à présent, étaient longues et complexes pour les professionnels du droit. Son but n’est pas de remplacer les juristes, mais de les assister dans des tâches chronophages comme la recherche documentaire, la veille juridique, la rédaction de contrats ou la gestion de la conformité.
Jackie Karmel résume la philosophie de Harvey [1] : « Ce que Harvey cherche à faire avec l’IA, c’est de fournir un outil aux professionnels ambitieux pour qu’ils puissent utiliser l’intelligence artificielle comme un accélérateur. Ce n’est pas un remplacement des avocats, mais un outil qui facilite la gestion des tâches manuelles, permettant ainsi de gagner en efficacité et de valoriser rapidement le travail effectué [2] ».
Les bénéfices d’un partenariat stratégique avec Microsoft
La collaboration entre Harvey et Microsoft repose sur l’infrastructure robuste et sécurisée de Microsoft Azure. En effet, la plateforme Azure est utilisée par de nombreuses entreprises pour développer leurs propres solutions d’IA générative. L’un des atouts majeurs d’Azure réside dans sa conformité stricte aux réglementations internationales et locales, telles que le RGPD [3] . Ce cadre de sécurité garantit une protection optimale des données traitées par Harvey, en particulier dans un domaine aussi sensible que celui du droit. L’ensemble des engagements de Microsoft en matière de sécurité, de localisation des données et de respect des normes ISO [4] appliquées à Azure fait de la plateforme un environnement fiable pour les solutions IA dans le secteur juridique.
Harvey bénéficie de cette infrastructure pour offrir à ses utilisateurs des garanties de confidentialité et de sécurité, une exigence capitale dans un secteur où la gestion des données sensibles et la conformité réglementaire sont au cœur des préoccupations.
Des cas d’usage concrets dans le monde juridique
Microsoft, à travers l’utilisation de ses propres solutions d’IA, a été l’un des pionniers dans l’intégration de ces technologies au sein de ses équipes juridiques. Plusieurs cas d’usage ont été identifiés, permettant ainsi de démontrer la valeur ajoutée de l’IA dans la gestion quotidienne des équipes juridiques. Parmi les cas d’usage les plus marquants, on retrouve :
La recherche documentaire : L’IA permet de traiter et d’analyser rapidement une vaste quantité de documents juridiques, améliorant ainsi la productivité des équipes tout en réduisant les risques d’erreur.
La veille juridique : Les juristes peuvent être assistés par des agents IA qui leur fournissent des résumés des dernières évolutions législatives, comme la mise en application du règlement sur l’IA (IA ACT) en Europe. Grâce à cette technologie, Microsoft a créé un agent capable de synthétiser les informations clés de cette législation, avec un minimum d’instructions.
La rédaction de contrats : Harvey facilite la création et la révision des documents légaux, en automatisant des parties du processus tout en garantissant un haut niveau de personnalisation.
Ces exemples illustrent la capacité de l’IA à amplifier le rôle des juristes, en leur permettant de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée tout en laissant les tâches répétitives et laborieuses à l’IA.
L’humain au cœur du processus décisionnel
Cependant, comme l’ont souligné Olivier Chaduteau et Jackie Karmel, l’intelligence artificielle ne doit pas être perçue comme une solution qui remplace l’humain. L’IA, si puissante soit-elle, ne peut pas remplacer la réflexion et la prise de décision humaines, éléments clés dans l’exercice du droit. L’IA doit, au contraire, être perçue comme un outil d’assistance, capable d’augmenter la capacité des juristes à réfléchir, analyser et décider, tout en leur offrant la possibilité de travailler plus rapidement et plus efficacement.
Microsoft a d’ailleurs été un précurseur dans l’adoption de l’IA au sein de ses propres équipes juridiques. En créant des agents personnalisés pour leur propre usage, comme celui qui fournit des mises à jour sur l’évolution du cadre réglementaire de l’IA, Microsoft illustre la façon dont cette technologie peut soutenir le travail des juristes sans compromettre leur expertise ni leur autonomie.
Une révolution en marche
Harvey, en s’appuyant sur l’infrastructure de Microsoft Azure, a su combiner puissance technologique et respect des exigences de sécurité et de confidentialité propres au secteur juridique. L’intégration de l’IA générative dans les directions juridiques est une véritable révolution, qui permet aux professionnels du droit de se concentrer sur des missions stratégiques tout en confiant à l’IA la gestion des tâches répétitives et techniques. Cette avancée ouvre une nouvelle ère pour le droit, où l’innovation technologique et la compétence humaine travaillent main dans la main pour transformer la pratique du droit.
Christian Olivier Kajabika pour les RDV des Transformations du droit.
Replay des conférences Transfodroit 2024 :
[1] Plus de 14, 000 avocats utilisent la plateforme d’IA générative Harvey.
[2] Propos tenus en anglais traduit en français (traduction personnelle).
[3] La conformité RGPD consiste à respecter les règles de protection des données personnelles imposées par le Règlement Général sur la Protection des Données de l’UE. Elle implique d’informer, d’obtenir le consentement des individus, et de sécuriser leurs données. Les entreprises doivent également garantir les droits des utilisateurs, tels que l’accès, la correction et la suppression de leurs données.
[4] Les normes ISO sont des standards internationaux qui définissent des critères pour garantir la qualité, la sécurité et l’efficacité des produits, services et systèmes. Elles couvrent de nombreux domaines comme la gestion de la qualité (ISO 9001), l’environnement (ISO 14001) et la sécurité de l’information (ISO/IEC 27001). Les entreprises peuvent obtenir une certification ISO pour démontrer leur conformité à ces normes et améliorer leur performance.