La legaltech française confirme la maturité de ses acteurs et voit son chiffre d’affaires tripler en 4 ans.

Le réseau "France Digitale", la plus grande association de startups et investisseurs en Europe, avait créé en 2019 un groupe réunissant les "pépites" françaises de la LegalTech, le groupe "french legaltech".
Le groupe dévoile en juillet 2023 la 2ème édition de son étude sur les performances de ses membres. Après une première étude parue en 2021, cette édition confirme la bonne santé du secteur avec un chiffre d’affaires qui a triplé entre 2019 et 2022.
En attendant de retrouver la plupart de ses acteurs aux RDV Transformations du droit, voici quelques éléments de l’enquête.

Un croissance toujours soutenue pour les legaltech qui gagnent en maturité

Avec 16% d’entreprises en croissance supérieure à 100% en 2022 et 36% qui s’attendent à réaliser une croissance supérieure à 100% en 2023, l’étude confirme les performances des legaltech et leur place au sein du paysage de startup français. Une croissance qui profite à l’ensemble des membres puisque 60% des répondants prévoient plus de 30% de croissance en 2023.

Si on observe une baisse de la création de legaltech, la moyenne d’âge des acteurs tend donc à s’élever avec deux tiers des entreprises du groupe qui ont plus de 5 ans d’existence. Des acteurs plus anciens, plus matures aussi, et qui ont réussi à trouver leur place sur le marché. En 2024, 16% des entreprises prévoient de réaliser plus de 10 M€ de CA, et 16% entre 5 et 10 M€, soit un tiers du groupe réalisant plus de 5 M€ de chiffre d’affaires.

Des performances obtenues grâce à de solides propositions de valeurs et des clients toujours plus nombreux, principalement des entreprises, le plus souvent des PME/ETI. Les entités publiques sont de plus en plus ciblées également, avec près de la moitié des répondants qui parviennent à commercialiser leur solution auprès des acteurs publics. Un exemple notable de l’importance de la commande publique pour les startups françaises alors même que l’Etat lui-même reste un client difficile à atteindre : seules 16% des entreprises déclarent être fournisseurs de l’Etat.

Les relais de croissance sont aussi en dehors de France avec 60% des legaltech qui vendent à l’international, principalement en Europe, seules 12% opèrent au-delà de l’UE.

Les legaltech attirent encore les financements et en profitent pour recruter

En 2022, 24% des entreprises ont levé des fonds pour un total de 22 M€ de financements. Si 2023 s’annonce plus calme avec 7 M€ de levées de fonds prévues dans l’année, 2024 prévoit un retour à des niveaux d’investissement plus classiques, avec 21 M€ de levées de fonds estimées.

L’effectif des legaltech interrogées devrait dépasser les 1000 salariés au total fin 2023, soit une moyenne de 40 salariés par entreprise. 300 recrutements sont prévus ou en cours et se concentrent principalement sur les métiers de la tech. En effet, 40% des effectifs en moyenne sont des profils de développeurs et d’ingénieurs.ofession reste ainsi un pilier du développement de nos entreprises.

En deuxième position ex aequo les commerciaux et les juristes comptent pour 25% chacun des effectifs.

Le rôle des professionnels du droit est en effet clé au sein des legaltech. Les avocats ou anciens avocats sont au capital de deux tiers d’entre elles, et plus du tiers sont dirigées par un avocat ou ancien avocat. La profession reste ainsi un pilier du développement de nos entreprises.

Le groupe legaltech de France Digitale a réalisé en mai 2023 auprès de 25 de ses membres une étude dont les réponses déclaratives ont été agrégées par Maître Franck Cherki, commissaire de justice. La liste des répondants : Angelaw - Avoloi - BlockchainyourIP - Blockpulse - Call A Lawyer - Captain Contrat - Data Legal Drive - Doctrine - Gino LegalTech - ILOH - Ipocamp - Izypaper - Juri’Predis - Justice.cool - Justifit - Le Droit pour moi - Leeway - LegalPlace - Lexbase - Registre Général - Rubypayeur - SeedLegals - Seraphin.Legal - Ubikap - WeChooz.